" NOS AMIS ANGLAIS " et GUÉMENÉ
CENTRAL BRITTANY Journal * est une revue mensuelle de langue anglaise distribuée en Centre Bretagne. Elle fut créée en avril 2004 par M. Gareth Lewis et est destinée aux nombreux résidents britanniques afin de leur donner des renseignements pratiques tout en mettant en valeur la beauté et le bien-être de notre région. L'histoire n'est pas oubliée surtout lorsque leurs ancêtres sont concernés. C'est l'objet de l'article que nous présentons ci-après, diffusé en juillet 2019.
Remerciements pour la traduction à Mme Nicole L. G.
GUÉMENÉ
une histoire partagée
Si vous deviez parcourir aujourd'hui la grand-rue de Guémené-sur-Scorff on vous pardonnerait de penser que c'est une ville tranquille. Ses habitants travaillent dans les restaurants, bars, magasins et peut-être quelques touristes visitent les vestiges du château ou sont sur les traces du patrimoine de la ville.
La Révolution Française fut l'objet de vrais tensions menant à la guerre civile dans tout le pays; Guémené fut le centre de violents combats dont une bataille coûta la vie à neuf marins anglais.
Mais que faisaient ces marins dans cette partie de la Bretagne ?
L'histoire commence avant 1793 lorsque 90 marins anglais furent amenés à Guémené en tant que prisonniers de guerre. C'était des prisonniers sur l'honneur, signifiant qu'ils étaient libres d'aller où ils voulaient... mais devaient rester à Guémené. Ils s'intégrèrent très bien à la vie locale et étaient amis avec les gardes nationaux stationnés en ville. Certains exerçaient un travail rétribué et avaient même une petite amie guémenoise. On aurait pu penser qu'il s'agissait d'une forme originale " d'entente cordiale ". C'était une vie tranquille, loin de tout conflit.
L'invasion des Chouans
Mais, une nuit, tout ceci changea. Guémené était une ville fortifiée et possédait alors un bastion en faveur de la révolution. Beaucoup de gens de la campagne environnante, étaient hostiles aux changements imposés par le gouvernement révolutionnaire. Ces loyalistes étaient appelés "Chouans ". Guémené fut déjà le théatre de batailles avec ces Chouans.
Ainsi, par une nuit noire, ces hôtes anglais se trouvèrent en plein milieu d'une bagarre pour la République. Un garde national oublia de fermer le portail du château pour la nuit, et les chouans contre-révolutionnaires entrèrent dans la place. Ils avaient une liste de 34 révolutionnaires dont les maisons devaient être rasées. Le commandant de la garde nationale entendit l'agitation et sortit en chemise de nuit pour sonner l'alarme. Plusieurs hommes se battaient dans la ville incendiée : les marins anglais, non loin d'eux, se joignirent à la bataille pour sauver la ville.
Le combat, cette nuit-là, fut violent et sanglant. Les attaquants s'étaient enfuis dès l'aube, laissant trente morts dont neuf marins anglais.
On rendit alors la liberté aux survivants anglais et leur permit de rentrer chez eux dans le Sussex... avec leurs petites amies bretonnes. On rendit les honneurs militaires aux marins décédés, mais comme ils n'étaient pas catholiques, ils ne purent être enterrés dans le cimetière de la ville.
On décida de les inhumer au pied des remparts du château, à l'endroit où ils avaient été tués.
On les trouva 132 ans plus tard à cet endroit, lors de travaux de construction. Ce site est de nos jours l'office de tourisme de la ville.
Des ossements de cristal
A l'origine, on pensa que ces os provenaient d'un crime. Mais, selon l'histoire, un médecin local déclara que ces os étaient différents de ceux des habitants : les jambes étaient plus longues, les os plus blancs... qui produisaient un son de cristal en les cognant les uns contre les autres. De plus on trouva des boutons de la marine anglaise à cet endroit.
En 2013, Le maire de Guémené prit connaissance de cette histoire et créa une pièce de théatre dans laquelle il prétendit que c'est depuis cette époque que nous parlons de " Nos Amis Anglais ".
La mairie de Guémené n'est pas sûre de l'endroit où se trouvent les os actuellement et pense qu'ils seraient enterrés au cimetière. Aucun monument n'atteste leur présence, mais ce serait bon de penser qu'ils reposent, quelque part en paix, pourquoi pas sous un arbre, à côté des hommes combattant avec eux.
Gloire à ces Anglais !
Il s'agissait bien de la pièce écrite par Christian Perron
en collaboration avec Monique Cardiet.
Pour vous rappeler ce merveilleux moment
nous vous invitons à cliquer sur la photo de nos deux amis et lire l'article du Journal de Pontivy de 2013
Christian Perron et Monique Cardiet
De même cliquez sur l'image pour revoir les photos souvenirs de la pièce de théatre.
Puissent Guémené et les Guémenois garder la tête près du bonnet phhrygien qui leur va si bien.
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