19/10/2019




CHAPELLE ST NICOLAS - PRIZIAC
16ème siècle
Photos prises en 1922 et 2019



Cette chapelle est située à Priziac en un lieu totalement isolé du nom de Kerviguen.
Elle a la forme d'une croix latine, composée d'une nef, d'un transept et d'une abside à chevet carré. Sur le pignon occidental se dresse un petit clocher ajouré auquel on accède par une tourelle placée sur le côté. Une grande baie à meneaux occupe tout le mur du chevet. A l'intérieur. Un jubé Renaissance, en bois peint, sépare la nef du transept. La balustrade de sa tribune est décorée d'un côté de douze statuettes représentant les apôtres, de l'autre de neuf panneaux sculptés représentant des scènes de la vie de Saint Nicolas .

La chapelle Saint-Nicolas de Priziac fit l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 28 10 1922


Saint Nicolas

Nicolas de Myre plus connu sous le nom de « Saint Nicolas » est né à Patare, en Lycie (actuelle Turquie), vers 270 et mort à Myre en 345. Évêque de Myre en Lycie, il participa au 1er Concile de Nicée au cours duquel il combat l'arianisme.
Son culte est attesté depuis le VIe siècle en Orient et se répand en Occident depuis l'Italie à partir du XIe siècle. Canonisé, il fut proclamé protecteur de nombreuses nations et de nombreux corps de métiers ; il est un personnage populaire des saints chrétiens et l'un des plus vénérés de l'église orthodoxe.



LE JUBÉ


Le jubé de Saint-Nicolas, en bois polychrome daté de 1580, est sûrement l'un des plus beaux de Bretagne. 

Il fut commandé en 1565, à la naissance de Nicolas de Talhouët, fils de Jean de Talhouët, seigneur de Cremenec et de Françoise Le Scanff, dame héritière de la seigneurie du Dréors.

Il fut peint en 1580, et repeint en 1768. L'inscription sur le jubé : « l'an 1680 fut peint sclt letrin catherin le schanff noble damoesel fille du dréor dame de morgant fut bone fioe », a sans doute été mal restaurée. Il faut lire 1580 et non 1680.

D'un côté, le parapet est orné de statuettes des douze apôtres que séparent des cariatides. De l'autre, neuf panneaux en haut relief représentent la légende de Saint Nicolas. Des motifs renaissance, où l'on voit des armes, garnissent les arcades de la claire voie.


CÔTÉ NEF
    

En haut du jubé, neuf panneaux rectangulaires représentant des scènes de la vie de saint Nicolas sont sculptés en bas-relief,  séparés par des pilastres à atlantes .

Dessous une balustrade de clôture formant trois arcs en plein cintre, celui du milieu formant portail à deux vantaux. Les quatre piédroits des arcs sont aussi décorés d'atlantes et cariatides engainés, sur les deux faces.


Les voutes sont décorées d'anges portant des bandes de parchemin

Atlantes et cariatides
des nus dans une chapelle ?
au nom de l'art acceptés peut-être ?


Quelques scènes de la vie de Saint Nicolas...



Jolies sculptures d'angelots aux poses acrobatiques






CÔTÉ CHOEUR



Côté choeur, les douze apôtres sont représentés dans des niches, séparées toujours par des pilastres décorés de cariatides ou atlantes.


Certains éléments furent volés en 1973 et retrouvés à Bruxelles, volés à nouveau en 1990.
Voir cette photo ancienne :

porte centrale














pilastres et cariatides





Voûte en charpente



Nef, chœur et transept à vaisseau unique sont couverts d'une charpente lambrissée en plein cintre.



des sablières aux motifs naïfs... 




et non moins remarquables




Sculpture : Descente de croix



Mise en valeur de la scène au dessus d'un autel dans un coffret en bois.


Sur le côté... Jésus présenté au peuple, assis, les poignets liés par une corde





Arbre de Jessé


C'est un haut-relief, en bois polychromé, du XVIème siècle.

L’arbre de Jessé est un motif fréquent dans l'art chrétien entre le XIIe et le XVe siècle : il représente une schématisation de la généalogie de Jésus, c'est-à-dire l'arbre généalogique présumé de Jésus de Nazareth à partir de Jessé, père du roi David.

Tout comme à la chapelle de Crénénan, Jessé est ici représenté couché, songeur et non endormi, la tête appuyé sur le bras gauche. De son ventre sort un arbre dont les branches portent les ancêtres supposés de Jésus, notamment David reconnaissable à sa harpe (en bas, à gauche), et la Vierge à l'Enfant ( malheureusement volée en novembre 1973).
Au dessus planent trois angelots. Un autre se trouvait aussi en bas à droite (également volé).
    

Sous un dais décoré de feuillages refouillés, à double étage, surmonté d'un clocheton, est fixée au panneau de fond, une série de petits personnages assis pour la plupart (à gauche sept, à droite six, disposés en fer à cheval autour d'une grande statuette de la Vierge à l'Enfant, surmontant Jessé, couché au sol, appuyé sur le bras gauche).

L'Arbre de Jessé avant et après le vol




Sculptures :



Saint Jean-Baptiste
Le saint tient un livre sur lequel est posé une forme qui ressemblerait à un agneau. Il pourrait donc s'agir de saint Jean-Baptiste, mais la statue est parfois identifiée à saint Jean l'Evangéliste.

Saint Jacques
Saint Jacques s'appuie sur un bâton qu'il tient dans la main gauche et tient un chapelet de la main droite.



Une roue à carillons


Cette roue à carillons fait partie d'un ensemble de quinze pièces réparties dans toute la Bretagne. Celle de Saint-Nicolas est l'une des mieux conservées. Ces roues jouaient un rôle cultuel, signalant aux fidèles les moments solennels de la messe. Elle était actionnée pendant la messe pour le sanctus, l'élévation et à la communion du prêtre et des fidèles. On associait également à ce type de roues des pratiques superstitieuses, les appelant ainsi roues de la fortune.


Les vitraux

L'histoire des vitraux de cette chapelle St Nicolas est une histoire à dormir debout...

Les vitraux actuels de la chapelle ont peu d'intérêt. Un peu d'histoire... Avant la seconde guerre mondiale, l’inspection des Monuments historiques missionna Jean-Jacques Grüber, un maître verrier, pour sauvegarder les vitraux anciens de bâtiments religieux et les restaurer. Pendant la guerre, les vitraux d'origine de la chapelle ont donc été placés en lieu sûr avant de disparaître sans traces. En 1978, une caisse contenant les vitraux de la chapelle a été retrouvée au dépôt des monuments historiques. À la suite d'une lecture erronée du libellé de la caisse, cette dernière fut expédiée à Trizac dans le Cantal au lieu de Priziac dans le Morbihan. Ces superbes vitraux du xve siècle représentant la légende de la Cane de Montfort * racontée par Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe sont désormais des vitraux de l'église de Trizac depuis 1994.



Cliquez sur chacun des vitraux de Priziac
pour connaître cette histoire invraisemblable...à travers la presse...
  
    




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire