14/09/2015





ÉON : UNE FAMILLE DE BOULANGERS
Guémené-sur-Scorff


Beaucoup de familles conservent des traces du passé sous forme de photos.
Celles-ci racontent l'intime, la vie professionnelle et l'histoire de chacun.
Ces photos font parler et nous questionnent... et sont souvent le témoignage d'une autre époque.

Beaucoup de Guémenois ont encore le souvenir des anciens commerces mais quelquefois évasivement.
Grâce à des clichés anciens, nous vous raconterons l'histoire d'une famille de boulangers bien connus de Guémené,
la famille Éon
de la fin du XIXème siècle jusqu'à l'époque contemporaine. 


La famille Éon était une famille de cultivateurs de Locmalo.
En 1894, Pierre-Marie Éon eut le projet de devenir boulanger. Cette décision demandait un peu d'argent, on peut l'imaginer. Il trouva cette aide en l'employeur assez fortuné de son épouse Marie-Josèphe, alors repasseuse. La boulangerie se situera dans la maison familiale, le Pignon blanc, rue de la Psalette.


La magnifique photo ci-dessus présente un portrait de la famille Éon datant de 1913. Cette pose familiale revêt une certaine solennité à la vue des costumes.

Pierre-Marie, portant la moustache, et son épouse Marie-Josèphe Faliguerho  posent avec leurs 8 enfants.
Le fils aîné Joseph s'impose par la taille (1m82). Il travaille à la boulangerie familiale. Comme bon nombre de jeunes gens de l'époque, il sera mobilisé en 1914 dans un régiment  de l'infanterie maritime. Blessé à la fin du conflit, en 1918, dans la Marne (commune de La Veuve), il sera soigné dans un hôpital de fortune mais décédera des suites de ses blessures, deux jours après l'Armistice. Nous pouvons imaginer le chagrin énorme pour les proches et l'ordre familial des choses complètement bousculé.
A ses côtés se trouvent Marguerite sa sœur et son jeune frère, René, qui deviendra cordonnier.
De l'autre côté en veston, Louis, à bonne école, sera boulanger à Lorient. A sa droite Guillaume travaillera lui-aussi à la boulangerie et succédera à son père Pierre-Marie. Francis, ici en blouse, deviendra lui aussi boulanger itinérant.

En blouse blanche près de sa mère, Jules aura aussi la fibre familiale. On le retrouvera boulanger à St Caradec. Noël , le plus jeune, entre ses parents, sera charron et mécanicien.


A gauche ci-dessus, sur une carte postale bien connue de 1908 (cliquer sur *), nous retrouvons la maison familiale Éon du Pignon Blanc, rue de la Psalette d'alors. A la fenêtre , deux enfants, regardent le spectacle plus bas. Il s'agit des 2 aînés, Joseph et Marguerite déjà cités. En effet beaucoup de monde ce jour-ci pour creuser le puits, dont Pierre-Marie Éon, de dos en chemise blanche.
Sur une photo plus récente, à droite, on peut distinguer une première porte (à côté de la fenêtre) qui fut l'entrée de la boulangerie. Nous retrouvons l'endroit sur le cliché ci-dessous. 

PHOTO 1913

De gauche à droite : Marguerite, Marie-Josèphe, Pierre-Marie et Joseph.



Mais changeons d'époque et avançons dans le temps.
Guillaume Éon a succédé à son père, Pierre-Marie.
Sur la photo ci-dessous datant de 1938, nous retrouvons Guillaume (casquette blanche) marié avec Jeanne le Masson de Guémené, ici à son côté. Au milieu, parmi leurs 4 enfants, en blouse blanche et  béret se trouve Raymond Éon, que beaucoup connaissent et qui est l'heureux donateur de ces photos.
Les autres personnes sont Étienne ..., apprenti (béret et tablier)  , Jean Kerizaouen (foulard et cigarette) et André le Masson (pantalon à rayures) frère de Jeanne.
L'entrée de la boulangerie familiale s'est alors déplacée un peu plus bas (voir la photo plus haut).


Nous retrouvons les mêmes personnes sur un terrain acheté près de la mairie 
permettant au cheval faisant les tournées aux alentours de paître.


En 1950 Jules Éon, son plus jeune frère, prendra la succession le la boulangerie
Puis ce sera Pierre Éon  ... puis Jean Mauguin.



La boulangerie Éon ne se cantonna pas uniquement rue de la Psalette.
Ci-dessous la boulangerie du frère de Pierre-Marie située rue de la Barrière (aujourd'hui rue des Frères Trébuil - successeurs Guégan puis Rouillé) 
Photo - 1926




Un grand merci à M. Raymond Éon

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écrivez-nous à
guemenesscorff@gmail.com


3 commentaires:

  1. Entre Éon et Rouillé rue des frères Trébuil il y a eu Guégan
    C'est un excellent témoignage
    Joseph Rouillé

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  2. un Guémenois de l'extérieur21 septembre 2015 à 11:30

    Lorsque je passerai désormais devant cette jolie maison, cela aura un sens pour moi a savoir qu'elle fut habitée par une famille et son histoire. Merci.

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