LE SPORT à GUÉMENÉ

CHAPITRE 1

Le sport est un sujet important qui tient particulièrement à coeur la plupart des Guémenois . Aujourd'hui le football a une place prépondérante... qui se souvient encore de nos glorieux champions d'athlétisme, des cyclistes non moins talentueux et bien sûr des différents clubs de football ? Au lendemain de la guerre de 14-18, une émulation sportive s'est emparée de la jeunesse de Guémené et des environs , grâce en grande partie à de nombreuses fêtes locales faisant rupture aux années sombres passées.

Notre blog vous présente une histoire du sport en plusieurs chapitres . Il s'agit d'un travail considérable que nous devons à un ami qui s'est employé à faire des recherches minutieuses demandant de la patience et des heures d'observation d'anciens journaux , tant les sujets sont fournis. Nous le remercions vivement et sommes heureux et fiers de vous présenter le fruit de son travail. 

En lisant cet article, vous vous apercevrez que des noms de vos familles ou amis apparaissent et qu'ils furent des gloires d'antan. A ce jour nous n'avons guère de documents et photos et sommes bien sûr demandeurs. Il se peut que dans vos albums ou tiroirs vous en déteniez. Alors, pour étoffer notre dossier nous en sommes preneurs . Ecrivez-nous à guemenesscorff@gmail.com . Nous vous dirons comment procéder.

Maintenant , à vous de lire ce dossier et de revivre l'histoire de nos sportifs à travers leurs performances. Bonne lecture...

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LES DÉBUTS DU SPORT À GUÉMENÉ

1 - Avant la guerre de 14-18

J’ai trouvé la première mention d’un match de football dans « le Réveil de Pontivy » en date du 7 avril 1912 ; on annonçait la réception de l’Association Sportive de l’Ecole Normale de Vannes par le Stade Guémenois, match retour d’une rencontre amicale qui avait eu lieu en janvier.

Il existait aussi un patronage de l’école St Jean fondé avant la guerre de 1914 par l’abbé Jaffrelo, vicaire, et connu par les résultats de sa section football rapportés à l’occasion dans le Journal de Pontivy. Par chance, le journal « L’Indépendance Républicaine du Morbihan » du 16 février 1913 rend compte du match qui a opposé, à Langonnet, l’équipe de foot « la Pourlette » au club local « l’Etoile Sportive de St Michel » ; qu’importe la défaite par 3 buts à 1, les joueurs ont été méritants. Voici la composition : gardien de but, François Le Cunff ; arrières, Joseph Douaron et Louis Dinel ; demis, Robert Bacquer, Mathurin Le Sourd, Louis Bourlot ; capitaine, Pierre Eon ; avants, Louis Eon, Simon Guillemot, autre Louis Eon, René Hyaric.

Ainsi donc, la pratique sportive touche timidement les écoles.

Cependant, le sport est intimement lié à la notion de fête et de nombreux concours sont proposés dans les fêtes locales du canton comme nous allons le voir maintenant.

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2 - L’immédiat après-guerre

Après la guerre, les sportifs les plus en vue sont d’abord connus par leurs performances dans ces concours festifs.  Ainsi, dès 1919, les grandes fêtes de Guémené comprennent les épreuves suivantes.

 Dimanche 24 :

de 8 h à midi, grand concours de tir sur la place du marché aux porcs ; 

à 9 h, départ de la course cantonale de bicyclettes ; 

à 14 h, course régionale de bicyclettes, 60 km ; 

à 16 h 30, course de chevaux, trot attelé. 

Lundi 25 : 

à 11 h, course locale de bicyclettes, réservée aux moins de 20 ans ; à 14 h, course de chevaux, trot monté ; 

à 14 h 30, course régionale de bicyclettes.

Les résultats des épreuves sont publiés dans le journal. On observe déjà que, dans le canton, les communes de Guémené, Locmalo et Lignol constituent un vivier commun. Sont notés en rouge, les compétiteurs de ce secteur.

Le 24 août : 

Concours de tir : 

1ers ex-æquo Hamonou et Joseph Olivier, 3ème Allanic, 4ème Pimpec Louis.

Course cantonale de bicyclettes : 
1er Le Bihan (de Lorient), 2ème Le Breton (de Moncontour), 3ème Joa (de Lorient), 4ème Le Gal Auguste (de Gourin).

Trot attelé : 
1er Bernard (de Lorient), 2ème Hellec (de Locmalo), 3ème Pabic Louis (d’Inguiniel).

Le 25 août :

Course locale de bicyclettes, réservée aux moins de 20 ans : 
1er Strugeon, 2ème Eon, 3ème Bourlay.

Il s’agit de Strugeon François, fils aîné des 4 frères, sabotier, très impliqué dans la vie sportive puis le comité d’organisation de la mi-carême ; a quitté Guémené quelques années après son mariage mais invité régulièrement aux mariages de ses cousins.

Trot monté (local) : 
1er Le Boulch, 2ème Le Doujet, 3ème Le Goff.

Course régionale de bicyclettes : 
1er Joa (de Lorient), 2ème Le Breton (de Moncontour), 3ème Perron (de Lorient).

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Quelques jours plus tard, 
Fête de la Victoire à Lignol, 

avec également son palmarès sportif (publié le 7 septembre).

Course cycliste cantonale : 1er Mérien Fr (de Lignol), 2ème Le Guénnec (de Guémené), 3ème Lucas (du Croisty).

Course cycliste communale : 1er Mérien Fr, 2ème Le Goff, 3ème Le Roux.

Course à pied, jeunes gens : 1er Dénon, 2ème Mahé Maurice, 3ème Le Coze.

Course à pied, enfants : 1er Le Du P, 2ème Mahé Mathurin, 3ème Le Du P.

La suite des concours n’est plus précisément du sport, mais on ne résiste pas au plaisir de les citer : course aux oeufs, aux grenouilles, aux pots (pour dames), concours de fumeurs, concours de danses.

Conclusion : Les épreuves sont de toutes natures, tir à la carabine, course de vélo communale et régionale, course à pied par âges. Les vainqueurs locaux sont fêtés, naturellement, mais aucun n’atteint le niveau régional. Nous remarquons néanmoins plusieurs compétiteurs qui feront parler d’eux tout au long de la prochaine décennie ; en course de vélo, Strugeon et Eon, et surtout, en course à pied, le jeune Mathurin Mahé. 

Pour le chroniqueur du 21ème siècle, il est difficile d’identifier tous ces jeunes gens du fait que le correspondant du journal qui rapporte sur les événements festifs locaux ne mentionne leur prénom que lorsqu’il sert à distinguer des homonymes ou des frères, et encore ! Plus loin, nous verrons utilisée une mention telle que Voisin 1 et Voisin 2.

Les fêtes de Guémené sont renouvelées les années suivantes. En 1920, le journal ne donne pas les résultats. Un concours de palets apparaît en 1921. 

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3 - les grands débuts : l’année 1922

A partir de 1922, nous aurons une information plus complète dans le nouveau journal, l’Ouest Républicain.

La dispersion ou l’individualisme des sportifs est regrettable et ne permet pas de développer les talents. Certains dirigeants vont donc s’employer à unifier. Le 1er acte est annoncé le 9 février : 

Fusion du Stade Guémenois et de l’amicale de l’école publique pour donner l’USG

Le club adopte la couleur verte, maillot à liséré blanc pour les crossmen. Nouveau bureau : président, Doni, directeur de l’école ; vice-président, Tromeur, négociant en vins ; secrétaire, Le Fur, secrétaire de mairie ; trésorier, Robic, préparateur en pharmacie. Pour le moment, on en reste là.

Chaque semaine apporte son lot de résultats concernant les différents clubs existants. 

En football, 19 mars, la Pourlette bat Langonnet 8 buts à 0 ; 26 mars, match amical, la Pourlette bat Bubry 5 à 1. Irrésistible ! Mais on ne sait pas qui sont les joueurs. 

Puis vient le temps des athlètes. L’USG organise une fête sur son terrain de la Croix de Carac. Le journal en rend compte le 16 avril. La Musique Municipale formée depuis 2 mois à peine et dirigée par Jean Herlet, est de la partie, appuyée par la clique dirigée par Tridiec. Elle anime la fête avant et entre les compétitions qui opposent les athlètes de l’USG à ceux du Club Sportif de Rostrenen. 

Voici le palmarès. En rouge, les athlètes de l’USG, en bleu ceux de Rostrenen :

1000 m gagné par Mahé, de Lignol ; 100 m gagné par Corrouge devant Le Cam, et Mahé ; 400 m gagné par Rivallain devant Corrouge ; saut en hauteur (1ère série) : Kerbellec, Le Saint, Le Bail ; saut en hauteur (2ème série) : Feuillet, Corrouge, Noël ; saut en longueur (1ère série) : Kerbellec, Le Chat, Le Fur, Le Bail ; saut en longueur (2ème série), avec élan : Feuillet, Corrouge, Briand ; saut en longueur, sans élan : Feuillet, Rivallain, Pérès.

Ces résultats consacrent vainqueurs et places d’honneur ; il est probable que le nombre des licenciés de l’USG ne se limite pas à ces 9 lauréats : Mahé, Rivallain, Kerbellec, Le Saint, Le Bail, Feuillet, Le Chat, Le Fur et Pérès.

Par contre, en football, on a déchanté ; Rostrenen a battu sèchement l’USG par 4 à 0.

Pour clôturer la fête, on a servi un vin d’honneur
 chez Joseph Le Coguic, Hôtel des Voyageurs.

Du côté de la Pourlette, les équipes s’opposent entre elles ; en avril, l’équipe (3) inflige un cinglant 8 à 0 à l’équipe (4). En mai, l’équipe mixte (3 et 4) est étrillée 4 à 0 par Plouay (1). Mais on prépare une rencontre avec Lorient-Sports, qui combinera aussi un match de football et des épreuves d’athlétisme, saut, courses, etc.

On avait programmé un match opposant l’équipe fanion de l’USG aux Vétérans emmenés par René Le Hyaric, avant-centre « au jeu vif et scientifique », mais il n’a pas eu lieu.

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 On atteint ainsi l’été dominé par les courses cyclistes qui attirent de plus en plus les foules.

Toutes les fêtes locales proposent des concours sportifs mais l’USG organise sa propre fête. 

Voici les résultats partiels des concours d’athlétisme (page difficile à lire).

Courses

100 m

1ère série : Mérien, Le Chat ; 2ème série : illisibles

200 m
1 et 2, illisibles, 3ème Eon (Pourlette) ;

400 m
1 Rivallain, 2 illisible, 3ème Mahé ;

Saut en hauteur

sans élan, 

1ère série : Le Chat, Kerbellec, Hubert ; 

2ème série : Dannic, (1,35 m), Le Corre, Feuillet, Hellec (vétéran) (1,30 m) ; 

avec élan, 

1ère série : Kerbellec, Le Chat, Hubert ; 

2ème série ; Dannic, (1,55 m), Feuillet, (1,50 m), Dubourg, (1,45 m), Mahé ;

Saut en longueur

sans élan, 

1ère série : Mérien, Le Coguic, Le Chat ; 

2ème série : Feuillet, (3,05 m), Dannic, (2,85 m), Dubourg, Hellec ; 

avec élan, 

1ère série : Mérien, Kerbellec, Le Cam ; 

2ème série ; Dannic, (5,85 m), Feuillet, (5,65 m), Rivalain, (5,40 m), Dubourg, (5,25 m) ;

Poids

 Dannic (10,85 m), Pérès (10,75 m), Feuillet (10,15 m), Hellec ; 

Disque

1er Dannic, 3ème Feuillet, 4ème Mahé.

Remarques. 1) On aura noté les deux formes dans les concours de saut, avec ou sans élan. 2) Les performances aux sauts et lancers sont données mais pas les chronos des courses. Les comparaisons avec notre époque n’ont pas grand sens mais on peut apprécier la détente (sauts) et la puissance (poids et disque) des athlètes.

Les noms qui apparaissent permettent aussi de tirer une remarque essentielle. En effet, pour la plupart, nous les retrouverons formant l’ossature des équipes de football. Les sportifs de l’USG (comme ailleurs, sans doute) étaient donc polyvalents et non pas spécialisés comme aujourd’hui.

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L’été venu, ils participent aux concours des fêtes,

en particulier celles de Guémené, tenues les 26, 27 et 28 août. 

Mais les fêtes ne s’en tiennent pas aux épreuves d’athlétisme, bien entendu, et portent sur de nombreuses disciplines, dont l’inattendue natation qui devait se disputer dans le Scorff (ou dans l’étang du moulin ?).

Concours de tir : 

1er Rault, 2ème Botlan, 3ème Le Coustumer Jean, 4ème Mussot.

Concours de palets : 

1ère équipe Le Cunff, 2ème équipe Le Coustumer, 3ème équipe Le Cunff François.

Course cycliste cantonale : 

1er Donias, 2ème Strugeon, 3ème Bernard, 4ème Le Bris.

Course cycliste internationale : 

1er Le Drogo, avec une avance de 6 km sur ses adversaires, 2ème Le Burlot, 3ème André, 4ème Le Louarn.

Chevaux (régionale) Trot attelé : 

1er Le Boulch, 2ème Donias, 3ème Hellec (de Locmalo).

Course à pied, régionale : 

1er Morvan, 2ème Le Gallo, 3ème Jouan, 4ème Mahé.

Course à pied, cantonale : 

1er Rivalain, 2ème Mahé, 3ème Le Diagon, 4ème Eon.

Course cycliste communale : 

1er Donias, 2ème Le Bris, 3ème Strugeon, 4ème Guillemot.

Chevaux (communale) : 

1er Donias, 2ème Le Boulch.

Course à la nage : 

1er Le Coustumer, 2ème Le Bris, 3ème Guégan, 4ème Allanic, 5ème Barach.

A cette époque, Guémené proposait une course cycliste internationale

(Ferdinand Le Drogo, licencié à Pontivy, a effectivement la classe internationale).

A Ploërdut : Eon de la Pourlette triompha de Rivalain et de Mahé de l’US Guémenoise (on a écrit US Concarnoise). On constate que certains lauréats courent en individuels, d’autres sous les couleurs d’une association ou d’un club.

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Le même mois, on annonce pour le 17, un match de football qui opposera l’équipe de « l’Indépendance Guémenoise » aux « Cheminots de Kervair ». Ainsi se révèlent d’autres clubs ou associations sportives contribuant au joyeux méli-mélo.

 Cette dispersion est fâcheuse et le processus d’unification se poursuit. En septembre, on apprend que la société mixte de tir du canton et l’Amicale de tir de l’école ont fusionné au sein de l’USG. En octobre, l’US Guémenoise réunie en assemblée générale a désigné son bureau composé ainsi que suit : président, Doni, directeur de l’école ; vice-présidents, a) pour le football, Tromeur, négociant en vins, b) pour la gymnastique, Donias, instituteur, c) pour les sauts, Feuillet, instituteur, d) pour le tir, Gouriou, clerc de notaire ; trésorier, Robic, élève en pharmacie, secrétaire, Le Fur, secrétaire de mairie. On marche vers un club unifié mais fonctionnant en sections spécialisées. On constate qu’il associe l’école publique, par son directeur et de jeunes instituteurs, la mairie, par son secrétaire, la partie commerçante, et les professions libérales, par des jeunes gens en fin de formation (en pré installation). Ce bureau fait un appel pressant aux jeunes gens de la région, et invite en particulier « l’Indépendance Guémenoise », « les Vétérans », « les Cheminots de Kervair », et tous les isolés à rejoindre l’USG.

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En attendant, la jeunesse continue de se défier dans les fêtes. 

Ici à Locmalo (12 octobre)

Concours de palets : 

1ère équipe Le Hyaric, de Guémené, 2ème équipe Allanic, de Locmalo, 3ème équipe Robic, de Guémené.

Course à pied, communale : 

1er Le Fur Joseph, 2ème Jaffré, 3ème Le Bail, 4ème Hamonic, 5ème Le Roch.

Course cycliste communale : 

1er Donias, 2ème Le Bris, 3ème Strugeon, 4ème Guillemot.

Course de voitures communale : 

1er Hellec Louis Marie, 2ème Moureau. 

(Libre à chacun d’imaginer ce qu’était une course de voitures ! On aurait aimé connaître la vitesse des véhicules.)

Et le clou ! ...

Course cycliste dames : 

1ère Mlle Le Boulch, 2ème Mlle Allanic, 3ème Mlle Donias

Les filles, généralement exclues de l’activité sportive, s’engagent dans cette discipline nouvelle.

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Clôture des festivités à Guémené
Fête du 11 novembre

Concours de tir : 

1er Le Coustumer Jean, 2èmes ex-æquo Gouriou, Le Puil, Dévéhat, 5ème Pérès Joseph.

Course cycliste : 

1er Donias, 2ème Le Bris, 3ème Guillemot, 4ème Allanic.

Course à pied, enfants : 

1er Voisin, 2ème Hellec, 3ème Gouallec, 4ème Le Fur, 5ème Le Juge, 6ème Monnier.

Course à pied, jeunes gens : 

1er Le Chat, 2ème Le Maur, 3ème Le Liboux, 4ème Loiseau.

La fin d’année est consacrée aux rencontres des équipes de foot de l’USG ; la réserve (on disait équipe 2) a fait match nul 0 à 0 contre le Stade Pontivyen (3) ; quant à l’équipe (1), son match contre « les Ecureuils 1 » de Cléguérec a été annulé en raison du mauvais temps (à noter que l’on dit « matcher » pour rencontrer une autre équipe).

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Conclusions provisoires

L’USG peut aligner au moins 2 équipes complètes en football. Jouent-elles en compétition ou seulement en matchs amicaux ? rien de précis. En tout cas, en été, les sportifs se la jouent perso dans les concours festifs. Les compétitions sont suivies par un public enthousiaste qu’on désigne sous le nom de sportmen(s) ; on en déduira que les « sportswomen » font des crêpes à la maison… ou s’entraînent à faire du vélo. 

Le journal ne donne pas d’information sur la structuration des fédérations sportives, si elles existent sous cette mention. Il faut tout déduire de la rubrique « sports » qui rapporte des résultats disparates plus ou moins suivis et annonce des courses ou des rencontres. Donc, patience, les choses se préciseront avec le temps.

Ces énumérations sont fastidieuses et je vais anticiper pour donner dès maintenant un aperçu qui s’affinera à l’usage de la pratique USG (chapitres suivants).

Le club est composé de jeunes gens de tous horizons professionnels, les plus jeunes étant souvent élèves au Cours Complémentaire dont plusieurs enseignants sont dirigeants. Ils sont recrutés sur leur intérêt pour le sport et leur aptitude ; la plupart n’ont aucune préparation spécifique, leur talent est avant tout un ensemble de dispositions qu’il s’agit de développer.

Le système tente d’incorporer les sportifs de toutes disciplines afin de les orienter au mieux. En fait, on verra se dégager une « élite » de garçons manifestant les meilleures qualités physiques et qu’on retrouvera dans la plupart des compétitions.

Quelles sont les disciplines ? 

Evidemment, le football qui est en pleine progression, dispose d’une organisation structurée. En haut de l’échelle, existe un championnat national d’équipes professionnelles sur 2 (ou 3) divisions. Les résultats sont suivis mais sans trop de ferveur malgré la présence du Stade Rennais. A l’échelon amateur, le découpage du territoire national a un caractère géographique lâche. L’Ouest rayonne de Brest au Mans avec, semble-t-il, une division d’honneur et une 1ère division. Puis, on entre dans le découpage des districts dont celui de Haute-Bretagne et celui de Bretagne-Sud. L’intérêt est alors plus marqué pour ces championnats où sont engagées des équipes plus proches, en particulier celles de Lorient, Vannes et Pontivy. Bien entendu, on a encore un découpage pyramidal, les clubs se répartissant dans des divisions 1, 2 et 3 selon leur mérite et leur historique.

Pour l’heure, l’USG pointe modestement dans la 3ème division. Cette poule ne compte que 5 clubs, donc la saison de championnat est réduite à 8 matchs. Elle se joue essentiellement en novembre, décembre et janvier. Pour maintenir l’enthousiasme, l’intérêt et la forme des joueurs, les dirigeants doivent multiplier les contacts et organiser des matchs amicaux. On tisse ainsi des liens avec des clubs ou associations de même sensibilité, en particulier le CS de Rostrenen. Il arrive même qu’on organise des matchs internes au club, entre les équipes qu’on nomme 1, 2, voire 3 quand les effectifs sont suffisants, et parfois, on fait appel aux vétérans qui rechaussent les crampons pour défier les vedettes du moment.

Pendant cette saison d’hiver, les autres sports sont en sourdine ; sauf le cross-country. Cette discipline ne requiert pas de technique trop prononcée, nos compétiteurs s’y lancent sur quelque bonne disposition à courir dans les chemins creux et à tenir la distance. Les jeunes du canton y viennent assez facilement ; l’émulation, la discipline et un entraînement bien dirigé aboutiront à des résultats exemplaires qui donneront à l’USG ses lettres de noblesse. Bien entendu, des clubs plus renommés viendront puiser dans ce vivier, ce qui sera ressenti comme du débauchage, ainsi qu’il sera conté en son temps.

Avec le printemps, la pratique sportive change de forme ; les cercles dirigeants privilégient les concours d’athlétisme. Bien entendu, on y retrouve souvent les plus talentueux des sportifs hivernaux, footballeurs et, évidemment, les crossmen.

L’USG ne chaperonne pas les coureurs cyclistes. Je n’ai pas trouvé non plus de Vélo-club alors qu’il en existe un émérite à Pontivy qui formera, en particulier, les frères Le Drogo. C’est peut-être la raison pour laquelle nos compétiteurs ont du mal à se hisser au niveau régional.

Dans les prochains chapitres, nous allons suivre au plus près les développements du sport de compétition. D’abord le cross et l’athlétisme qui ont donné à l’USG ses heures de gloire ; enfin, le football, très populaire, où on retrouve la plupart des champions précédents.
La Pourlette ne fréquente que les patronages et apparaît peu dans la rubrique sportive des journaux consultés.

Fin du premier chapitre