16/06/2013

 
 
 
TRISTE SORT POUR NOS CONSCRITS
de la classe 17
 
Voici un document exceptionnel sous forme de photo-carte datant de juillet 1915, deuxième année tragique du premier conflit mondial . Il s'agit de conscrits guémenois de la classe 17 n'ayant pas encore 20 ans dont le destin, pour la plupart, sera de partir sur le front.
Avant de regarder cette photo, nous vous invitons à comprendre la mobilisation et la conscription dans le contexte de l'époque, illustrées d'articles du Journal de Pontivy....
 
 
 
MOBILISATION et CONSCRIPTION
 
Chacun pense alors que la guerre sera courte et tous partent confiants, avec le sentiment général d'une victoire rapide. Dès l'ordre de mobilisation générale du 02 août 1914 on recrute à tout va . Pour éviter la pénurie d'hommes, les classes sont rapidement appelée par anticipation, celle de 1914 deux mois avant la date prévue, 11 mois d'avance pour la classe 1915 et plus d'un an et demi d'avance pour les classes 1916 à 1919 sur la date théorique d'incorporation. Ainsi, au lieu d'avoir 20 ans au moment de leur incorporation, les recrues n'en avaient que 18 ou 19.
 
 
JOURNAL de PONTIVY - 05 AOÛT 1914
 
ou encore, plus enthousiaste !
 
JOURNAL de PONTIVY - 05 AOÛT 1914
 

L'appel anticipé sous les drapeaux ne veut pas dire que tous les hommes de chaque classe se retrouvaient immédiatement sous les drapeaux... recensement, passage devant le conseil de révision, puis l'appel sous les drapeaux.
Ainsi pour la classe 1915, le recensement fut décidé le 2 septembre 1914 et devait être achevé pour le dimanche 27 septembre. L'appel sous les drapeaux commença en décembre. Ce type d'anticipation fut aussi la règle pour les classes suivantes.
Ensuite, de manière aussi accélérée, les nouvelles recrues faisaient leurs classes avant d'être envoyées au front en fonction des besoins d'une unité.


La classe 17 qui nous intéresse sera mobilisée en janvier 1916 au lieu d'octobre 1917.
Voir l'article suivant avec la verve militaire mais douteuse du général Galliéni...
 
JOURNAL de PONTIVY - 02 JANVIER 1916



"Les gens jeunes et valides" doivent y aller... 
pour "l'unité morale du pays"
 
JOURNAL de PONTIVY - 02 JANVIER 1916

  
LA PHOTO 
 
Cette photo des conscrits de  la classe 17  a dû être expédiée à Julien Vincent Allanic (qui était au front et qui habitait Rue Bisson à Guémené) par sa tante Marie Henriette Dinam épouse de Joseph Le Masson.
 
Nous sommes loin des mines réjouies habituelles des photos de conscrits. Nos 15 guémenois de la classe 17 se présentent sur les marches de l'église, en costume pour la plupart, droits et sans le sourire. Il est vrai que les nouvelles du front ne sont pas franchement bonnes avec son lot de morts et de blessés. A Guémené , on célèbre comme on peut les témoins de cette sale guerre...

JOURNAL de PONTIVY - 18 AVRIL 1915

Les conscrits de l’année se cotisent, comme à l'habitude pour l’achat du drapeau sur lequel est indiqué " Guerre 1914-1915 " pensant toujours à cette idée de guerre courte . De tradition, le plus jeune d'entre eux se devait porter le fanion. A bien regarder la photo, on observe en haut à gauche une publicité sur la vie involontaire mais cynique de la compagnie d'assurance "Le Monde".


Au verso, une correspondance émouvante d'Henriette le Masson (dont le fils est sur la photo n°15) nous apporte des indications sur l'esprit de l'époque et son lot de nouvelles. Nous apprenons que parmi ces conscrits, 7 se sont engagés et 6 sont déjà au front...


 
 
 


Saurez-vous les identifier ?
Il est vrai que c'est assez ancien.
Avec votre aide, nous pourrions peut-être retrouver leur parcours pendant cette guerre,
manière à nous d'honorer ces petits gars d'alors.
 
 1 2 3
4 5

 6 7 8
9 10 11

12
13 14
15
Alphonse le Masson
 
 
 
 
ECRIRE À
ou dans commentaires
ci dessous
 
 
000
 
LIRE AUSSI
en cliquant sur l'image :
 
 

 

4 commentaires:

  1. Pour le n° 15 il s'agit de mon oncle Alphonse Le Masson et c'est sa mère qui a écrit la carte plus haut donc ma grand'mère.
    D. Le Masson

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ce renseignement précieux.
    Votre intervention est la bienvenue.

    RépondreSupprimer
  3. conscrits de 1917 : je n'ai pas la liste. J'ai cherché les naissances de 1897, il y eut 35 garçons dont, effectivement Alphonse Le Masson, fils de Joseph, forgeron, rue de la Psalette. Comme c'est sa mère qui envoie la carte à Alphonse Allanic, dites-vous, il est dessus. Il y eut effectivement des jeunes qui s'engageaient avant leur recrutement, c'est le cas de Robert Le Bacquer ; il a rejoint le corps en 1914 (mort en 18 et donc inscrit sur le monument). 35 - 5 ajournés, reste 30, -7 engagés, reste 23, il y en a encore 7 de trop. Sur les 35, il y a 2 fils d'instits qui ne devaient plus être dans le coin en 1914, et l'état-civil naissances donne des infos mariage et/ou dc pour 13. Si vous repérez 2 jumeaux, ce sont les frères Bernarbé, fils de boulangers. On a du mal à mettre un nom sur ces grands-pères d'autant que la classe 1917 comptait de nombreux fils de prolos, menuisiers, sabotiers, manoeuvres, terrassiers, qui ont quitté Guémené très tôt pour aller gagner leur vie ailleurs ; qq fils de commerçants, sans doute plus stables, René Jaffré, rue de la Laine, Emile Le Sourd, rue Condé, Guillaume Le Poher, tanneur, Simon Guillemot, boucher, Etienne Savary, pâtissier, Louis Eon, boulanger, Louis Rogueda, entrepreneur mais qui ont pu s'engager (comme Le Bacquer).

    RépondreSupprimer
  4. Très émouvant ce reportage . la naïveté du départ de la guerre s'est émoussée et cette photo magnifique exprime tout simplement que l'on n'a pas envie d'y aller. On ne sourit pas et l'on est là pour la photo. Photo magnifique à développer et montrer peut-être aux écoliers en leur montrant ce contexte local qu'ils comprendront très bien. Je remercie ce blog pour cette émotion locale expliquée.

    RépondreSupprimer