11/11/2011



GUÉMENÉ-SUR-SCORFF
la guerre de 1914 - 1918
le 11 novembre


 L’air grave d’ officiels habitués, aux oreilles lassées de clairons et de roulements de tambour... le tout suivi du traditionnel défilé dans un bourg souvent vide... suivi d’un vin d’honneur ; telle est la cérémonie sans surprise du 11 novembre.

Notre site, sans vouloir se démarquer et critiquer quiconque, vous offre aujourd’hui en toute simplicité un plus dont pourrait profiter les habitants, principalement les enfants des écoles, sur le vécu malheureux de jeunes gens guémenois partis au front en toute ignorance de leur sort, sur simple ordre de l’autorité républicaine, soit disant clairvoyante.

Bilan désastreux que ce conflit ! … 1.400.000 morts environ en France dont les monuments sont au nombre des églises.

Amère réflexion dont on se se passerait ! personne ne fut épargnée, sans parler des conséquences à vivre pour les familles.

Les fiches des soldats guémenois disparus inscrits sur le monument aux morts enterrés sur place sont ici montrées (sauf celles non trouvées). Elles sont à lire attentivement et feront ressortir évidences et réflexions permettant de comprendre notre passé et peut-être de réfléchir sur les décisions inconséquentes de certains responsables politiques.


Afin de mieux saisir ce voyage pour l'enfer, voici un extrait de récit narrant l'histoire du 135ème R.I (Angers), dans lequel furent mobilisés de nombreux bretons, du départ pour le front aux premiers jours de combat :

Lors de l’agression allemande de 1914, le 135ème est entièrement composé de Bretons et d’Angevins. Dès l’ordre de mobilisation, c’est une hâte fébrile jusqu’au 5 août, jour où le Régiment quitte Angers, montant vers les frontières de l’Est où se concentrent nos troupes. Il débarque en Lorraine, dans la région de Pont Saint Vincent, avec la 18ème D.I, à laquelle il appartient. C’est alors une série de marches, de déplacements, d’organisations défensives, depuis l’arrivée au col de Millery, jusqu’au 21 août où le régiment, franchissant la Meuse, entre en Belgique. Ce n’est que le 22 août au soir que le 135ème prend contact avec l’ennemi dans la région de Bièvres ? L’artillerie ennemie, à cette époque bien supérieure à la nôtre, nous cause des pertes cruelles : 17 officiers, 1500 hommes tués ou disparus, tel est le bilan de la première journée de bataille.
Le repli des forces françaises a commencé. Le 135ème chargé de maintenir l’ennemi pendant le repli de sa division, soutient pendant 5 heures un combat héroïque et s’illustre par une brillante charge à la baïonnette….
… le 29 août…le Régiment décimé n’a plus eux que deux compagnies disponibles. Le Colonel Graux n’hésite pas un instant à donner l’attaque et part en avant, entraînant ses deux compagnies, qui chargent héroïquement avec le drapeau. Mais la violence du feu les oblige à s’arrêter après quelques centaines de mètres… Ce fut une des plus dures journées du Régiment ; il avait perdu 11 officiers, 1100 hommes.
Les hommes qui restent, accablés de chaleur ou de fatigue, n’ont plus de sacs, soit qu’ils n’avaient pu les porter plus longtemps, soit qu’ils les aient déposés pour ne plus les retrouver pour l’héroïque contre-attaque.


Les Bretons dans la guerre


Le nombre des Bretons tués au cours de la Grande Guerre est estimé à 130 000, ce qui représente un pourcentage de combattants morts supérieur à celui de l’ensemble de la France. Les Bretons, dont la ténacité était bien connue du haut commandement, ont souvent été utilisés pour « tenir » des positions là où d’autres régiments lâchaient prise. Cette population, fortement rurale, d’un naturel assez discipliné, peu revendicative, constituait une « chair à canons » idéale, renouvelée par une forte natalité.

L’année 1917 est traversée par une profonde crise et une usure qui gagnent les combattants, après l’effroyable boucherie de la bataille de Verdun et le désastre de l’offensive du Chemin des Dames. Le désespoir des « poilus » se traduit par des mutineries dont la répression est confiée au général Pétain. Une série de procès et de condamnations à mort « pour l’exemple » s’ensuivent. Toutefois, les mutineries n’atteignirent jamais les unités situées en première ligne.

oOo

Ci-après la liste des Guémenois disparus sur place.
 Nous n'avons pu hélas trouver toutes les fiches.

(cliquez sur les fiches pour agrandir)






















































































6 commentaires:

  1. merci pour la mémoire de nos grands parents. c'est merveilleux de montrer cela de la sorte . Votre site a beaucoup d'atouts et se doit d'être plus connu.

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  2. Bonjour
    "les décisions inconséquentes des responsables politiques" tout est dit. En plus court "les décisions des irresponsables politiques" est plus vrai. 1 400 000 braves ont perdu la vie, sans compter les blessés et traumatrisés.
    Un carnage indescriptible
    JR

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  3. Guémenois de Locmalo14 novembre 2011 à 18:28

    Que dire sinon que vos propos sont justes et que votre présentation avec les fiches des soldats est inédite pour un village.Félicitations pour votre site qui est,je l'avoue, mon quotidien .

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  4. Mon grand père que je n'ai pas connu a sa fiche là, merci....même prénom que mon père....mon père n'a jamais digéré que le nom de mon grand père ne soit pas inscrit sur la plaque du mémorial de Sainte Anne d'Auray, où ne figurent que quelques noms de Guémené.....ceux qui pouvaient payer.....Jissé

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    1. Réponse à "Anonyme" du 8 février 2013 signé Jissé
      Pour la 1ère fois, je fais connaissance avec ce site du monument aux morts de Guémené. Faisant partie de l'association du Mémorial de Ste Anne d'Auray, et ancienne gestionnaire du sanctuaire, je suis tout à fait d'accord avec votre réflexion sur l'absence de gravure du nom de ceux dont la famille n'avait peut-être pas les moyens, ou bien était accablée tout simplement par le chagrin de la disparition d'un des leurs. Mon grand père est parti à cette guerre depuis les Côtes d'Armor, laissant une épouse avec 5 enfants, le dernier, mon père n'avait que 3 semaines... deux fermes à gérer , etc... Il est mort lorsque mon père avait 8 mois. En 1994, lors d'une venue à Sainte Anne, nous avons fini le pèlerinage à la crypte du Mémorial. Le poème de Jean Jouan y était chanté... "Tes fils bretons morts pour la France, ont espéré Ste Anne en toi etc...
      J'ai été bouleversée... J'ai fait le tour des inscriptions sans y trouver le nom de mon grand père. C'est alors que j'ai décidé de le faire inscrire. Il y a quatre ans, j'y ai rajouté celui d'un grand oncle maternel dont je venais de retrouver trace de la tombe dans la Somme. Régulièrement, des petits enfants rendent un hommage très poignant à leur ancêtre courageux et assurent ainsi la transmission . Construire l'avenir c'est aussi réhabiliter le passé ! Bonne réflexion ! Cécile

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    2. Réponse à "brazi" - du 3 janvier 2014 signé Cécile
      Bonjour, j'aimerais moi aussi faire graver le nom de mon grand oncle au mémorial de Ste Anne d'Auray. Pourriez-vous svp me dire comment vous avez procédé et combien cela vous a coûté. Merci, Joël.

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