17/12/2017



FÊTE de NOËL 1947
Cours Complémentaire filles de Guémené

La Fête de Noël des écoles publiques est une tradition ancienne, quasiment une institution, surtout depuis la rénovation du Cours Complémentaire des filles à la fin des années 30. Mais, dans l’immédiat après-guerre, les populations françaises vivent encore dans une économie de pénurie. On manque de tout pour se nourrir et s’habiller, pour équiper les écoles en matériels et fournitures et, naturellement, pour les loisirs.
Aussi, la formule de la fête souffre des rigueurs du temps. Il faudra plusieurs années d’adaptations successives pour retrouver le faste d’avant-guerre : Mlle Le Gunéhec faisait l’impossible mais pas de miracles.
Rappelons que la mixité dans les écoles de Guémené n’est toujours pas à l’ordre du jour. Notre sujet concerne exclusivement la manifestation des filles.
En 1947, il semble que les choses se passaient de la manière suivante. Le spectacle d’environ 2 h, donné en la salle Trébuil, comprenait deux parties séparées par un entracte. En première partie les élèves de 6ème et 5ème présentaient une suite de saynètes sur des thèmes variés. Les grandes de 4ème et 3ème animaient la seconde partie qui comprenait une pièce de théâtre et, en final, un ballet dont l’accompagnement était assuré par des disques dont le CC était bien fourni.
Plus tard, à la fin des années 50, évolution sensible mais toujours à la salle Trébuil, les écoles de filles produiront deux spectacles distincts. L’un, donné le dimanche après-midi, gratuit, réunissait les élèves de la maternelle à la classe de 4ème. L’autre, apanage de la classe de 3ème, consistait en une unique pièce de théâtre. Cette séquence faisait l’objet de beaucoup de soins et d’attentions, d’une mise en scène rigoureuse. On se procurait les costumes auprès d’organismes spécialisés et ils étaient acheminés dans des malles par le car venant de Vannes. Pour rentrer dans les frais, cette location étant onéreuse, « la troupe » se produisait par deux soirées payantes, le samedi et le dimanche à 21 h.

Demandez le programme !
Demandez !




On entend alors la voix de la directrice annonçant : « quinze minutes d’entracte ! »
La salle Trébuil s’éclaire dans un brouhaha indéfini de voix, de cris et de glissements de chaises. Déjà les enfants se ruent vers la sortie en se bousculant.
« Viens ! Ne perdons pas de temps, je t’emmène, on se débine. » Marcel entraîne son copain Jean Yves. Quand ils ont atteint la sortie, dehors il fait noir, tout juste si un pâle réverbère éclaire le virage de la rue de la Laine. Ils rajustent leur imperméable et partent à fond de train. Quelques passants traînent dans le bas de la Grande Rue, sans doute des piliers de cabarets qui n’ont pas trouvé de place ou que le spectacle de Noël donné par l’école des filles n’intéresse pas.
Les deux adolescents ont rapidement rejoint la maison de Marcel.
« Maintenant, on est tranquille. Papa est à la chasse, maman au spectacle et voici la boîte de biscuits Brossard, chacun sa part. Tu vois, ça c’est mon poste à galène. Regarde ! J’attrape la station Rennes en jouant sur la bobine. Ça marche. C’est juste la mi-temps. On va pouvoir suivre tranquillement le match Stade Rennais-Racing Club de Paris en croquant nos gâteaux. Tu paries pour qui ? Mais, qu’est-ce que tu traines-là ? »
« Oh, c’est un programme que maman m’a acheté… »


O0O


Le brigadier frappe les trois coups, le public se tait, le rideau s’ouvre. 
La seconde partie du spectacle commence avec le conte « la Belle au bois dormant »…

O0O


Nos collégiens arrivent trop tard. 
Ils se contenteront, comme nous, de la photo de Félix Le Guernevel qui immortalise des actrices vedettes.
Les artistes : 
Denise Le Galiot, la Belle, Monique Dubois, le Prince 
(Noël 1947, classe de cinquième).

Le spectacle vous a plu ?
Alors ne manquez pas le prochain épisode consacré à la fête de Noël 1949 !

O0O


Remerciements à Mme Anne Allanic qui nous a fourni cette photographie.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire