11/12/2016



La durée du temps de travail ...
IL Y A 127 ANS


Nous reprenons ici un article diffusé dans le bulletin municipal de Guémené de janvier 2000.

Monsieur Jean Le Cunff, ancien artisan menuisier, avait fait parvenir les deux documents suivants qu'il avait retrouvés dans les papiers de son grand-père, V. Allanic, entrepreneur en menuiserie à la fin du XIXème siècle (1889).



REVENDICATIONS DES OUVRIERS
MENUISERIE - MARS 1889

Monsieur Allanic Patron,

Nous vous faisons connaître nos revendications.
Nous voulons la journée de 10 heures, c'est-à-dire de 6h à 6h et non faire une demie heure de plus.
En plus de ça, dans vos intérêts, nous vous invitons à supprimer l'heure de déjeuner et à nous de commencer à 7 heures du matin.
Nous espérons votre réponse aujourd'hui au soir. Et si nous n'avons pas satisfaction, nous cesserons tous le travail dès ce soir et nous le reprendrons qu'après avoir eu satisfaction.
Recevez, Monsieur le Patron, mes salutations empressées

Mahé J, Rolland, Duclos
Morvan

* orthographe originelle respectée

Comme l'atteste le document ci-dessous, les ouvriers travaillaient alors en moyenne 12 heures par jour, 6 jours par semaine.
Il n'y avait évidemment pas de congés payés.

Ainsi l'entrepreneur souhaitait augmenter la journée de travail d'une demie heure, ce qui l'aurait portée à 12 h 30. Cette durée de travail était fréquente dans les entreprises de l'époque. Ici, les ouvriers revendiquent 10 h par jour sans interruption, pour le déjeuner, afin de pouvoir commencer à 7 h du matin, ce qui aménerait la semaine de travail à 60 h au lieu des 72 h qu'ils faisaient jusqu'alors.

Nous ignorons le résultat de l'action revendicative des ouvriers. Il fallut attendre 1936 et le Front populaire pour que la semaine de travail soit ramené à 40 h et qu'apparaissent les premiers congés payés (2 semaines). Nous sommes bien loin de la semaine de 35 h qui se mettra en place progressivement.



1 commentaire:

  1. Dans les années 1965 les ouvriers travaillaient encore 54 h par semaine sans compter le déplacement. Les chantiers de construction étaient surtout sur Lorient, aussi départ en fourgon à 7h pour commencer à 8H et le soir retour à 19h30 fin du travail à 18H30, ce qui fait 2h de plus soit 66h par semaine; elle était loin la semaine des 35h et personne ne se plaignaient.
    Ceux qui n'avaient pas la chance de partir en fourgon, prenaient le car des ouvriers ( le CM) à 5h30 sur la place loth et retour après 20h. Je me souviens prendre ce car le lundi matin pour aller au lycée à Lorient, il passait par Lignol et s'arrêtait souvent; le car était bondé le Lundi , il y avait plein de gens debout , ils fumaient le gris ou le bleu , on ne voyait plus grand chose, on avait les yeux qui piquaient, quelques hauts le coeur dans les virages, il fallait s'accrocher d'autant plus que ce n'était pas très confortable. Quand on était arrivé à l'Enfer ( c'est un village), c'était bon,la route meilleure et directe.
    A 8h on était arrivé à la gare routière.
    J2LC

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