24/05/2013

 

UN ANNIVERSAIRE OUBLIÉ
1843
Quand les derniers Rohan nous tirent leur révérence


Voici un épilogue peu glorieux de la famille Rohan de Guémené. 
Depuis longtemps, elle tira sa révérence et quitta notre pays, laissant un château témoin de son faste. Une banqueroute (Rohan-Guémené de 1782 *) puis la révolution seront un coup fatal  pour cette famille ; Guémené, en Pays Pourleth, fut ainsi délaissé.
Les habitants d'alors furent témoins de la déliquescence d'une demeure seigneuriale livrée souvent aux pillages de ses pierres pour des intérêts privés.

Paul le Bourlais, dans son livre "Guémené-sur-Scorff - Pays des Pourleths " nous décrit l'histoire du château depuis le 17ème siècle.


Nous sommes en 1843 , et la presse se fait l'écho  de cette nouvelle faisant malgré tout un état des lieux intéressant par la description du château en ruines...



 
Le texte que nous vous présentons est tiré d'une publication locale des années 1840 intitulée  " L'ESPÉRANCE, journal de l’arrondissement de Pontivy, industriel, agricole, littéraire et commercial ". Emile Gilles, président du Syndicat d’Initiative de Pontivy, ancien président du Conseil d’arrondissement, fervent promoteur du tourisme dans sa région et particulièrement du Pays pourleth, l’a exhumé d’un lot de paperasses qu’une personne voulant s’en débarrasser lui avait remis. Il en a publié les meilleurs morceaux dans une série d’articles parus dans l’Ouest Républicain en février 1929.
  
Photographie tirée du numéro spécial de « L’Illustration » consacré au Morbihan en 1927.


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" l’ESPÉRANCE "
numéro du 20 mai 1843


Un jugement du tribunal de première instance de la Seine, du 23 mars, rendu sur requête de son altesse Monseigneur Louis Victor Mériadec, prince de Rohan, domicilié à Paris, rue Masseran, n° 5, ordonne la mise en vente pour le 14 juin d’immeubles provenant de successions bénéficiaires, à savoir : 1° du prince Jules Armand Louis de Rohan, frère aîné du précédent, et de leur père « altesse Henri Louis Marie prince de Rohan-Guémené » *. L’avoué local était Toussaint d’Haucour, de la place au Seigle, à Pontivy.
 
Au nombre des biens à vendre, citons : les ruines de l’ancien château de Guémené « consistant en bâtiments, cours, anciens fossés, remparts, jardins, tours, forges, ruines et plantations, le tout d’environ 2 hectares et 82 ares compris dans une enceinte fermée par des murs et bordée au nord par la rue de l’Eglise, au midi par la rue de Condé et par une pépinière, au levant par la rue du Château et au couchant par plusieurs rues ». Ce lot était loué à différentes personnes pour la somme totale de 403 F par an ; mise à prix 9000 F. Le pré du Capitaine (1hectare 57 ares) est mis à prix à 7300 F ; la prairie du Rempart, 49 ares, 1200 F ; une avenue de tilleuls dite « les Remparts », (6 ares), 180 F, etc…

Nous ne pouvons citer toutes les métairies. Mentionnons deux à Coëteven en Ploërdut : l’une occupée par Le Guernic, de 16 hectares 17 ares dont 6 hectares sous landes ; l’autre tenue par Périgo, de 21 hectares 61 ares dont 15 hectares en landes ; chacune d’elles louée 320 F par an, était

mise à prix 9000 F. A Liscuich, en St Caradec Trégomel, c’était la métairie dite « le Daim », de 39 hectares 28 ares dont 13 hectares 50 ares sous landes, louée 720 F, mise à prix 18 000 F.

On mettait en vente aussi des droits fonciers établis sur des tenues appartenant en domaine congéable à des particuliers qui, en retour, devaient payer aux Rohan certaines redevances : celle du Manoir, en St Nénec en Lignol, aux Gravé, payait annuellement une « rente convenancière » de 10 F en argent et de 1 hectolitre 6 litres de froment. Cette tenue était de 37 hextares 56 ares ; mise à prix des droits fonciers 6505 F.

Il y avait une autre tenue du même genre aux Le Breton, à Canquisquelen en St Caradec Trégomel. Rente convenancière à payer : 2,28 F en argent et 1 hl 4 litres de froment, et 39 litres de seigle. La superficie de cette tenue était de 11 hectares 73 ares ; mise à prix des droits fonciers 2000 F.



Illustration Joë le Fur


- RÉFLEXIONS - INTERROGATIONS - 

Si la vente des métairies retient assez peu notre attention, la description du château, même sommaire, apporte des éléments intéressants :

Une présence insoupçonnée de forges
 
Une avenue de tilleuls dite des Remparts qui pourrait correspondre à l’ancien nom de l’allée du Sénéchal, notée sur le plan suivant allée à Mr de Pontigny
 
Par contre, qu’était le pré du Capitaine ?




Plan repris de « Vallée du Scorff », Inventaire Général, année 2000.


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 L’Ouest Républicain, 24 février 1929, fac similé  



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Adjudication - 14 06 1843
Biens des Seigneurs de Guémené

ARCHIVES - MAIRIE DE GUÉMENÉ

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NOUS SOMMES ATTENTIFS

à toute information complémentaire



1 commentaire:

  1. Quel travail intéressant de recherche!chapeau bas ,monsieur!je vous fais ma plus belle révérence(à la Rohan,bien entendu!).
    Bravo et merci!c'est un régal!

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