FÊTE de NOËL 1947
Cours Complémentaire filles de Guémené
La Fête de Noël des écoles publiques est une tradition ancienne, quasiment une
institution, surtout depuis la rénovation du Cours Complémentaire des filles à
la fin des années 30. Mais, dans l’immédiat après-guerre, les populations
françaises vivent encore dans une économie de pénurie. On manque de tout pour
se nourrir et s’habiller, pour équiper les écoles en matériels et fournitures
et, naturellement, pour les loisirs.
Aussi,
la formule de la fête souffre des rigueurs du temps. Il faudra plusieurs années
d’adaptations successives pour retrouver le faste d’avant-guerre : Mlle Le
Gunéhec faisait l’impossible mais pas de miracles.
Rappelons
que la mixité dans les écoles de Guémené n’est toujours pas à l’ordre du jour.
Notre sujet concerne exclusivement la manifestation des filles.
En
1947, il semble que les choses se passaient de la manière suivante. Le
spectacle d’environ 2 h, donné en la salle Trébuil, comprenait deux parties
séparées par un entracte. En première partie les élèves de 6ème et 5ème
présentaient une suite de saynètes sur des thèmes variés. Les grandes de 4ème
et 3ème animaient la seconde partie qui comprenait une pièce de
théâtre et, en final, un ballet dont l’accompagnement était assuré par des
disques dont le CC était bien fourni.
Plus
tard, à la fin des années 50, évolution sensible mais toujours à la salle
Trébuil, les écoles de filles produiront deux spectacles distincts. L’un, donné
le dimanche après-midi, gratuit, réunissait les élèves de la maternelle à la
classe de 4ème. L’autre, apanage de la classe de 3ème,
consistait en une unique pièce de théâtre. Cette séquence faisait l’objet de
beaucoup de soins et d’attentions, d’une mise en scène rigoureuse. On se procurait
les costumes auprès d’organismes spécialisés et ils étaient acheminés dans des
malles par le car venant de Vannes. Pour rentrer dans les frais, cette location
étant onéreuse, « la troupe » se produisait par deux soirées
payantes, le samedi et le dimanche à 21 h.
Demandez le programme !
Demandez !
Demandez !
On
entend alors la voix de la directrice annonçant : « quinze minutes
d’entracte ! »
La
salle Trébuil s’éclaire dans un brouhaha indéfini de voix, de cris et de
glissements de chaises. Déjà les enfants se ruent vers la sortie en se
bousculant.
« Viens !
Ne perdons pas de temps, je t’emmène, on se débine. » Marcel entraîne son
copain Jean Yves. Quand ils ont atteint la sortie, dehors il fait noir, tout
juste si un pâle réverbère éclaire le virage de la rue de la Laine. Ils
rajustent leur imperméable et partent à fond de train. Quelques passants traînent
dans le bas de la Grande Rue, sans doute des piliers de cabarets qui n’ont pas
trouvé de place ou que le spectacle de Noël donné par l’école des filles
n’intéresse pas.
Les
deux adolescents ont rapidement rejoint la maison de Marcel.
« Maintenant,
on est tranquille. Papa est à la chasse, maman au spectacle et voici la boîte
de biscuits Brossard, chacun sa part. Tu vois, ça c’est mon poste à galène. Regarde !
J’attrape la station Rennes en jouant sur la bobine. Ça marche. C’est juste la
mi-temps. On va pouvoir suivre tranquillement le match Stade Rennais-Racing
Club de Paris en croquant nos gâteaux. Tu paries pour qui ? Mais,
qu’est-ce que tu traines-là ? »
« Oh,
c’est un programme que maman m’a acheté… »
O0O
Le
brigadier frappe les trois coups, le public se tait, le rideau s’ouvre.
La
seconde partie du spectacle commence avec le conte « la Belle au bois
dormant »…
O0O
Nos
collégiens arrivent trop tard.
Ils se contenteront, comme nous, de la photo de
Félix Le Guernevel qui immortalise des actrices vedettes.
Les
artistes :
Denise Le Galiot, la Belle, Monique Dubois, le Prince
(Noël 1947, classe de cinquième).
Denise Le Galiot, la Belle, Monique Dubois, le Prince
(Noël 1947, classe de cinquième).
Le
spectacle vous a plu ?
Alors
ne manquez pas le prochain épisode consacré à la fête de Noël 1949 !
O0O
Remerciements
à Mme Anne Allanic qui nous a fourni cette photographie.
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