Un émouvant hommage au Scorff et à son cher pays
par
LOUIS HUBERT
Beaucoup de Guémenois ont connu M. Louis Hubert, qui a consacré une grande partie de sa vie pour sa commune . Nous voudrions aujourd'hui vous montrer un autre volet de sa sensibilité . Pendant la seconde guerre mondiale, alors qu'il était prisonnier en Allemagne à Nuremberg (Stalag XIII A AK 2016), M. Hubert écrivit , avec nostalgie, un poème, déclarant son amour pour son pays qui lui manquait tant ...
Sur les rives du Scorff
A travers les ajoncs et la verte bruyère
Où chante éperdument l'invisible grillon,
Le sentier capricieux tout bordé de bruyère
Serpente jusqu'au Scorff, au fond d'un frais vallon.
Discrètement caché par un rideau de chênes,
Tapi sous la ramure d'un cerisier géant,
Le moulin de Nicole auprès de sa fontaine
Tout le jour brasse l'eau qui jaillit de l'étang.
Sous les ais vermoulus du petit pont de bois,
L'onde claire et fuyante caresse doucement,
Les grosses pierres grises, les cailloux ronds et froids,
La grenouillette verte et ses boutons d'argent.
Voici l'allée moussue de hêtres ombragée
Où les mamans, l'été, cousent en bavardant,
Pendant qu'ivres de joie dans l'eau ensoleillée,
Les enfants demi-nus s'amusent follement.
La silhouette mobile d'un pêcheur guémenois,
Guettant la truite vive qui hante le courant,
Apparait fugitive ; et l'on entend la voix
Des faneurs à l'ouvrage dans le pré odorant.
Et le Scorff continue sa course vagabonde,
Dans sa jolie vallée, si verte et si bretonne,
Où rêve quelquefois une bergère blonde
Au pied d'un gros rocher, sous un ciel qui moutonne.
LOUIS HUBERT
Voici le témoignage sensible de Mme Eugénie Gourlet, née Mahé, qui connut bien M. Hubert :
" Le moulin de Nicol était la plage de Guémené et la promenade des écoles. Juste avant avant les grandes vacances nous allions goûter sur l'herbe tout un après-midi toutes porteuses d'un petit panier garni, petits pains frais de la boulangerie Poher, saucisson à l'ail de chez Coustumer le charcutier et la limonade de la maison le Bourlais.
Alors que j'étais présidente du club des anciens, monsieur Hubert qui avait lui-même mis le club en route se faisait un plaisir de réciter son poème et puis, la maladie faisant son oeuvre, les tremblements l'empêchaient de nous le réciter.
C'est alors qu'après plusieurs essais, un jour, pour son bonheur, je le lui ai chanté.
Monsieur Hubert avait été l'instituteur de mon mari qui ne l'a jamais appelé par son prénom lui gardant toujours le respect de l'élève au maître.
Monsieur Hubert était comme moi l'enfant des concierges de la mairie ; mes parents avaient pris la suite des siens, de là sans doute notre attachement à Guémené. "
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